Souvenir de mon frère étant petit – Une grosse frayeur


mon frère et moi expo 1958Photo prise par maman lors de l’exposition universelle à Bruxelles en 1958, mon frère avait 5 ans et moi 8 ans. Photo telle quelle dans mon album.

Souvenir de mon frère étant petit – une grosse frayeur.

Il devait avoir moins de cinq ans. Jean était encore à la maternelle chez les sœurs. Maman et moi-même nous allons ensemble jusqu’à l’école pour aller le chercher. Et là, personne. Le frérot est introuvable. Maman si je me souviens bien trouve anormal qu’une telle chose puisse se produire.

Nous habitons à l’époque dans les abords de Bruxelles, où circulaient encore un tramway vicinal, très vieux et les plus anciens par rapport à la capitale. Le lieu faisait un peu village, avec l’église au centre, les écoles en face, une rue principale où nous habitions en face d’une glacière, endroit où on fabriquait de gros glaçons que les hommes transportaient sur leurs épaules sur un gros tissu de jute et les mettaient dans un camion pour les distribuer dans les bistrots et autres endroits chez les particuliers. J’avais moins de huit ans c’est tout ce dont je me rappelle. Mais le va-et-vient de ces hommes, je les regardais souvent faire et cela m’intriguait. C’était aux environs de 1958 pour situer les faits et le métier aujourd’hui disparu.

Maman et moi inquiètent, nous nous mettons à la recherche de mon petit frère. Le village appelons-le comme cela à l’époque n’était pas grand. Maman a donc décidé de faire le tour des magasins pour poser des questions.
A la boulangerie la dame nous dit :
« Oui votre petit garçon est passé me faire une commande d’un grand pain blanc coupé »
Maman s’est confiée je suppose à la dame et lui aura payé la commande en l’emportant.
Ensuite nous sommes allées chez l’épicière où là même scénario, il avait passé une commande de légumes et autres ingrédients pour la maison.
« Maman passera plus tard pour payer » avait-il dit.

Comme parfois maman m’envoyait faire des courses en face, pour moi c’était normal, pour mon petit-frère non. Chaque commerçant avait trouvé cela étrange, sans rien dire. Et toujours pas de frère à l’horizon. L’inquiétude grandissait et je pouvais ressentir l’angoisse de maman qui déteignait chez moi déjà trop sensible.

Ensuite le boucher, pareil. Je sentais que si jamais mon frère montrait le bout de son nez ce serait sa fête et bon pour la bonne fessée.
Et ce qui s’en suit confirma mes pensées. Mon petit-frère revenait en face sur le même trottoir que moi, tout content et guilleret.
J’ai eu un serrement de cœur, et maman l’attrapé et lui a envoyé une de ses fessées sur son derrière bien protégé par son petite pantalon court. Il a pleuré, normal. Elle l’a empoignée par la main, et nous avons traversé la rue en rentrant chez nous tout à côté. Je ne sais plus ce qu’elle a dit. J’ai oublié la suite, mais je me souviens très bien de notre frayeur, et surtout ensuite de toutes les commandes qu’il avait faites dans tous les magasins proches.

Conclusion, en grandissant, à table, nous racontions les bêtises de mon frère en étant petit ou même adolescent qui a très vite tenu tête à notre père. Plus tard nous en riions, lorsque devenus « grands » lui 15 ans et moi-même 18 ans nous évoquions cela à table, lorsque le repas se vivait ce jour là dans le calme et la sérénité.

J’avais promis à Blueedel de publier ce récit après la lecture du sien. En le lisant, son récit avait évoqué en mois ces souvenirs là. 🙂

http://blueedel.wordpress.com/2014/08/14/petites-nouvelles-il-fallait-bien-que-ca-arrive-un-jour/

16 réactions sur “Souvenir de mon frère étant petit – Une grosse frayeur

  1. Merci pour le partage Brindille ! C’est drôle, émouvant et cela m’a rappelé des souvenirs 🙂 Ton frère avait semé de drôles de cailloux blancs sur sa route ! C’était assez audacieux pour un enfant de son âge. S’il avait eu Internet à l’époque, il aurait sans doute rempli le panier en un seul clic ! 😉 Mon petit frère s’est échappé de l’école maternelle un jour et la maîtresse a débarqué à la maison affolée. Mon frère avait décidé de faire l’école buissonnière et avait traversé le village tout seul pour rentrer à la maison. Il était en maternelle !!! Nous n’avons pas trop eu le temps d’avoir peur car il est arrivé juste un peu avant elle. Bises 🙂

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    • Tu parles que c’était audacieux. Je ne sais ce qu’il aurait pu faire en quelques clics et je n’ose l’imaginer. 🙂 Quant à ton frère, que de frayeurs. Il a dû se faire gronder. Non ? J’ai connu un truc quelque peu différent avec ma fille à 16 ans. Le sujet d’une autre histoire qui m’a vraiment fait très très peur. Bisous à toi aussi. 🙂

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      • Oui, c’est clair 😉 Pour mon frère, il était tout petit. Ma mère ne l’a pas grondé mais lui a dit de ne plus jamais sortir de l’école tout seul. On se demande encore comment il a pu échapper à la vigilance des maîtresses … Tu vas faire un article au sujet de ta fille? Bisous 🙂

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        • Oui c’est étonnant encore à l’heure actuelle. Pour mon frère, c’était dans les années cinquante il avait échappé à l’école maternelle et de la vigilance des soeurs qui ne se sont pas senties très bien, comme maman et moi. Qu’est ce que j’ai eu la trouille. Je m’en souviens tellement bien. 🙂 Après nous en riions à table. Il a fait des tas de bêtises. Mince. Ce serait chouette d’en faire un article à ce sujet. Quant à ma fille. Elle avait disparu. J’écrirai aussi, si je n’oublie pas le ou les sujets 🙂 En ce moment c’est l’APL qui me fait tirer les cheveux ou plutôt les transferts d’argent entre l’APL de Gironde, le centre pour le département et l’agence immobilière, la comptabilité. Pfff, aussi à écrire. Je devais toucher pour décembre, à terme échu au mois de janvier. A ce jour encore rien. Heureusement que j’avais prévu qu’avec ma petite retraite, je pouvais faire l’avance et pouvoir attendre. C’est dans le pays de l’absurde, comme en Belgique d’ailleurs. Ceci dans le domaine des extrêmes entre francophones et flamands à Bruxelles. J’en ai beaucoup joué au téléphone comme j’étais bilingue. Je déteste ces extrémismes là à Bruxelles et suis pour la défense de la langue française. D’ailleurs pour la petite histoire, la carte de Belgique que les médias montrent est totalement fausse en indiquant Bruxelles en France. Et c’est absolument honteux. Mais le belge ne s’en rend pas compte ou trop nonchalant. Du moins le bruxellois. Tout cela n’est que mon opinion et nous sommes loin des petites virées de nos frères respectifs. 😉

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          • Oui, je comprends. Dès que l’on a à faire avec l’administration, tout se complique et avec les messageries vocales, ça ne va pas en s’arrangeant. j’espère que tout va rentrer dans l’ordre très rapidement pour toi. Sinon, il reste le déplacement pour régler directement ton cas. Pour Bruxelles, je ne connais pas, mais j’aimerais bien. Je connais une personne qui est d’origine Belge et elle ne cesse de dire qu’elle ne se fait pas à la mentalité française. 😉 Mais elle s’est attachée quand même à quelques personnes 🙂 Bises et à bientôt !

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            • Bon lundi 🙂
              J’attends cet après-midi pour aller sur mon compte à la CAF. Pour savoir ce qu’ils ont décidé de faire. J’expliquerai. Pour moi enfin le tout suit son cours. Après avoir eu la compta de l’agence immobilière, intermédiaire et que j’ai eu la bonne idée le 22 décembre de supprimer l’action et qu’il ne reste plus que la CAF et moi-même pour ce qui concerne les comptes. Et il n’y a pas que cela…. A la CAF ils s’étaient trompés, le tout pour corser le plat. Cela m’a causé il y a plus de quinze jours beaucoup de soucis, beaucoup. Et du stress. Dans mon organisation administrative, je veux tout de suite. Du moins dans la bonne marche des dossiers. Bisous. A bientôt Nadia 🙂

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  2. Ca fait remonter aussi des souvenirs pour moi. J’avais 4 ans 1/2 quand nous avons changé de maison mais ma copine était restée à l’autre bout de la ville, pas loin de 2 km 500, je suis retournée seule pour aller la voir.
    J’en ai reçu une bonne aussi en rentrant.
    Bises et bon week end.

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    • Bon dimanche Claudie,
      C’est trop mignon ce souvenir. Les déménagements lorsque nous sommes amies, c’est souvent un déchirement, petite.
      Je me souviens de ma meilleure amie justement à mes huit ans, où nous habitions dans les environs de Bruxelles, nous avons rejoints les dix-neuf communes Bruxelloises. Mon père changeait de travail. J’ai perdu ainsi ma première grande amie. Elle s’appelait Huguette, mais son nom de famille j’ai oublié. C’est d’elle que j’ai appris que Saint-Nicolas, c’était…….et bein….. 😉
      Bisous en espérant que tu aies aussi du soleil.

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C'est gentil d'y avoir pensé, merci.

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