En descendant du train


Je descends du train, accompagné de mon chien et me dirigeai vers la porte de la gare…..

 

Le quai était bondé, et les gens se bousculaient pressés les uns de retrouver un être cher et de pouvoir l’étreindre, les autres s’affairant autour de leur bagage. Mon chien imperturbable devant toute cette agitation me suivait bien docilement. Je le tenais bien en laisse, car je craignais pour lui qu’une personne le blesse par inadvertance d’un coup de bagage, ou de bousculade.

 

J’essayais donc de me frayer un chemin au travers de cette foule bien dense. C’était un jour de grand retour de vacances scolaires d’été. Le soleil ne s’était pas encore couché et l’air m’envoyait encore de doux effluves d’un été qui se termine.

Après avoir traversé ce labyrinthe humain, je me suis enfin retrouvée à l’extérieur de la gare.

Cet ensemble architectural avait été construit au début du siècle, dans le style rural de l’endroit. Peint de jolies couleurs gaies, j’en appréciais que davantage cette présence importante dans mon cadre de vie.

Au lieu de prendre un transport, je décidai de me diriger à pieds vers la maison que j’avais laissée au début de mes vacances.

Comme j’avais un petit creux, j’eus soudainement l’envie de m’arrêter chez la boulangère, où je repris contact avec la réalité de la vie quotidienne.

 

– Bonjour me dit- elle, alors ces vacances comment se sont-elles déroulées ? Et puis elle regarda le chien qui m’accompagnait et ajouta :

– Tient je ne savais pas que vous aviez un chien ?

– Très bien lui répondis-je, en fait, je me suis rendue à la côte pour me reposer et puis comme vous voyez je me suis fait un compagnon bien gentil.

– Ah! me dit elle, paraissant fort intéressée mais surtout curieuse de connaître la suite, vous l’avez reçu, car il n’est plus tout jeune ?

– Non, non ! et en souriant je lui racontai cette rencontre inattendue entre ce chien et moi-même.

– Je me promenais le long de la plage, le soir tombait, l’air était doux, et le monde commençait à s’en aller. Je souhaitais encore me balader le long de l’eau en écoutant le ressac et le bruit des vagues venant mourir sur le sable, lorsque je me suis aperçue que trottait à côté de moi un chien venu de nulle part et qui l’air de rien m’accompagnant là,  au moment où le soir tombe.

Je m’étais dit que son maître ne devait pas être bien loin et je continuais perdue dans mes pensées.

Et puis il a fallu rentrer. Le chien ne me quittait pas accroché à mes pas.

Je ne voyais personne à l’horizon qui aurait pu se prétendre être son propriétaire et je suis donc rentrée chez moi accompagnée de l’animal. Depuis lors, et après quelques recherches demeurées infructueuses, il ne m’a plus quittée. Alors vous voyez les vacances en solitaire que je m’étais octroyées et bien voilà j’ai eu de la compagnie, oh ! combien agréable.

– Bien ! me répondit elle avec un sourire, et comment l’avez vous appelé ?

– Sable ai-je répondu avec un sourire entendu, en souvenir de l’endroit où lui m’a trouvée.

Le chien pendant cette conversation attendait patiemment assis sur son postérieur notre conversation ma foi bien futile, mais il fallait bien renouer le contact.

Je m’enquis des derniers potins du village et dit au revoir à la boulangère.

 

Je pris le chemin qui montait légèrement sur le côté de la place. En passant devant la fontaine, Sable se mit à boire dans les quelques flaques auprès de la bordure de pierre.

Le sentier était pentu, et mon compagnon ne semblait guère vouloir m’accompagner aussi vite que je l’aurais souhaité. Mes bagages pesaient lourds. Les odeurs du soir venaient me chatouiller les narines et je voyais que Sable s’en donnait à cœur joie de courir après les insectes, les papillons qui profitaient encore de la tiédeur de la soirée.

Tout en haut se trouvait mon logis. Quelqu’un m’y attendait, malade. Je lui rapportais de bonnes nouvelles et aussi un nouveau compagnon pour égayer ses journées.

J’introduisis la clé dans la serrure et libérai l’animal joyeux.

Il trottina dans la maison et se dirigea immédiatement vers le lit qui se trouvait dans la salle à manger pour aller renifler la main déposée sur le drap de lit. Sable agita la queue de contentement et fit connaissance avec l’autre occupant de la maison. C’est alors seulement que mon compagnon m’accueillit avec un sourire lumineux où se reflétait tout l’amour du monde.

Texte écrit en atelier aux environs de 2005. – filamots – brindille33 – Geneviève

 

Illustration : Cartes Postales de Jacques Bonnet

 

16 réactions sur “En descendant du train

  1. Bonjour Brindille33 ; j’ai beaucoup apprécié ce récit agréable à lire vraiment ; lorsque l’on écrit, je parle pour moi en tout cas, le plus compliquer, c’est de faire la description des choses ou des lieux. J’espère que vous nous ferez partager d’autres de vos récits.

    Belle journée Chère Brindille

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    • Merci à toi. On peut se tutoyer ? Sinon c’est comme vous ou tu veux ? 🙂
      Dans mes écrits surtout celui que je souhaiterais faire éditer et qui n’est pas en ces lieux, je devrais y ajouter beaucoup plus (+) de descriptions. Lorsqu’il s’agit de sentiments c’est un peu compliqué non ? Ce sont des anciens textes avec lesquels je me suis beaucoup amusée à les écrire à l’époque 🙂 Peut-être qu’à force de les lire et d’y apporter quelques corrections, je recommencerai ? Bon mercredi à toi, ici sous le soleil et à nouveau trop chaud pour moi. 🙂

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    • Bonjour Marie,
      Je suis en retard pour les visites, et je vais venir te faire une visite dans ton espace 🙂
      Ce matin, administrations bancaires et cie. Les papiers. Cela doit se faire.
      Bisous et bonne journée. Ici à nouveau plein soleil.

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C'est gentil d'y avoir pensé, merci.

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