Conversation entre nounours


Le jour où j’ai photographié le sujet en perspective, en levant le nez, j’ai vu ces deux compères et ai pu entendre ce dont ils parlaient :

Comment ça va sur la terre ?
– Ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
– Mon dieu oui merci bien.
Et les nuages ?
– Ça flotte.
Et les volcans ?
– Ça mijote.
Et les fleuves ?
– Ça s’écoule.
Et le temps ?
– Ça se déroule.
Et votre âme ?
– Elle est malade
Le printemps était trop vert
Elle a mangé trop de salade.
Jean Tardieu

Jean Tardieu, né le 1er novembre 1903 à Saint-Germain-de-Joux, dans l’Ain et mort le 27 janvier 1995 à Créteil, dans le Val-de-Marne, est un écrivain et poète français, inventeur extrêmement fécond, qui s’est essayé à produire dans tous les genres et tous les tons : humoriste aussi bien que métaphysicien, dramaturge et poète lyrique ou formaliste, il a déployé en plus de soixante ans une créativité exceptionnelle, faisant alterner une poétique classique avec le vers libre ou les tentatives audacieuses de l’écriture informelle. Avec une inquiétude métaphysique dissimulée sous l’humour, Jean Tardieu n’a cessé de se « demander sans fin comment on peut écrire quelque chose qui ait un sens ».

Et deux citations parmi d’autres. 

“Une heure de conversation vaut mieux que cinquante lettres.” Mme de Sévigné

“Un bon divan est souvent ce qu’il y a de plus efficace pour meubler une conversation.” Pierre Dac

27 réactions sur “Conversation entre nounours

    • Coucou Claudie. Je te remercie 😀 En lisant mes autres réponses, tu verras que ce fut un heureux hasard, autant pour la photo, que pour le texte de Jean Tardieu que j’ai trouvé si surréaliste. Bises et bon w.e, ici fait gris de chez gris et dehors quelle douceur pfff, tout à fait hors saison.

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  1. Super ces deux nounours en pleine conversation , cela valait vraiment le coup de lever la tête . Par contre attention de ne pas perdre le sol de vue non plus , parfois on peut avoir de désagréables surprises , c’est comme cela que j’ai embrassé les pavés de la place Stanislas à Nancy il y a quelques années .
    Il est vraiment bien adapté à ta photo ce poème de Jean Tardieu .
    J’aime bien aussi
    « Dans un temps lisse, parfois grenu des pesanteurs s’acharnent.
    Des lacunes rassurent par la facilité.
    L’obstacle s’oublie, se perd : un rien le traverse.
    L’oblique triomphe de l’équerre.
    C’est le soudain rappel à l’autre espace qui n’est pas vu. »

    Bonne soirée
    Bises

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    • J’aime beaucoup la citation ou des vers. C’est aussi totalement approprié. Quant à lever le nez tu as bien raison, sur la petite place que j’ai déjà à plusieurs reprises photographiée, il y a un dénivelé. Et jusqu’à présent j’ai échappé à la chute. Maintenant, je descends d’abord de ce genre de trottoir ajouté et je regarde autour de moi. Voir les photos perspectives bis sans les colonnes, et là c’était déjà le soir. 😉
      À propos de la Place Stanislas, mon amie de Belgique m’a envoyée de bien belles photos de celle-ci. Elle a fait un arrêt dans la ville en se rendant chez sa sœur à Annemasse à Noël et Nouvel An. C’étaient des photos prises le soir, qu’est ce que c’est beau, tout illuminé. Bon w.e, ici il fait doux. Bisous chez toi. Geneviève

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    • J’ai bien ri au sujet des salades. Je suis d’accord avec toi. 😏
      Quant au Coronamachin, je pense que nous ne sommes pas au courant de tout. Les Chinois et les Russes ou l’art de ne montrer ce qu’ils veulent bien. A suivre en oubliant pas de bien se laver les mains, la grippe rôde encore. Bon w.e Marion.

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    • Coucou Mo, le hasard, le hasard 😉. Qu’est ce que j’ai ri en les voyant sur ce balcon face à face. Après la gargouille près du sol c’était le regard vers le haut beaucoup plus malicieux 😏. Bises. Geneviève

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    • Et bien oui Renée, je m’étais retournée sur cette place et entre deux poteaux, je vois ces nounours de loin. Je me suis approchée près des personnes en terrasse chauffée. Tant pis. Avec le zoom cela a pu le faire. Et c’est ce matin que le hasard m’a fait découvrir cette conversation trop surréaliste et comme j’aime. Conclusion : Comme tu l’écris, cela convenait totalement. Bisous

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