L’atelier de Ghislaine n°20

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Faire un texte sur le ressenti de la peinture ci-dessous.

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Vous vous êtes mises à plusieurs pour essayer de briser un couple déjà vacillant sur des bases d’une douzaine d’années.
Deux femmes et peut-être une autre, pour des raisons totalement inconnues et ceci dans mon dos ont convaincu celui avec qui j’habitais à prendre une nouvelle fois cette décision et le conforter pour mettre dans cet agissement toutes les horreurs possibles. Rien n’a été révélé, tout est conjoncture.

Je tourne le dos à vos rumeurs, à vos cancans de bas étages et j’ai agi. Ceci a étonné. Je l’ai fait le cœur dans les chaussettes et en même temps avec enthousiasme. Avez-vous cru que je renoncerais ? Que je tomberais en dépression ? Etait-ce cela le but ? Vos pensées n’ont pas été humaines ni bienveillantes.

Toi qui m’écoute, là debout derrière moi, toi qui aide les femmes victimes de violences conjugales et psychologiques, tu t’es retrouvée avec ta sœur et ton père, ceci d’après les dires de ce dernier avoir été très choquée de mes propos dans la famille. Quelle famille ? Je ne voyais personne. Sauf les enfants et petits-enfants du papa.

J’aurais bien pris les jambes à mon cou. C’est mal me connaître, je préfère affronter. Hélas la famille cultive les non-dits, et surtout les mots au niveau du bac à sable. Pas de rencontre, pas de défense, pas le droit à des explications ou entendre ce qui m’est reproché. J’aurais pu au moins comprendre.
Actuellement nous commençons à disparaître loin l’une des autres. Quelle chance, je n’ai pas besoin de vous dans mon cœur. Vous n’êtes pas de ma famille. Jamais vous n’avez manifestez aucun intérêt pour moi, mes enfants là-bas en Belgique. Je n’ai jamais existé pendant douze ans pour vous deux mesdames. J’ai été totalement transparente.

Comme je suis naïve, j’ai confiance et je parle, je raconte. Qu’importe je suis sincère et ce que je raconte, je l’ai déjà dit à la maison. Alors où sont les problèmes ? Je me suis éloignée de la ville du Port de la Lune, et me rapproche de l’océan et de son estuaire.
Voyez derrière les pierres, la Gironde coule calme et apaisante sur les différends qui annulent douze années de vie commune. Le ciel est plus souvent bleu que nuageux. Le printemps sera bientôt à la porte avec des projets et des projets encore. Ils s’ajouteront à ceux d’aujourd’hui. Vous ne m’avez pas enfermée au contraire, vous avez ouvert la porte de ma liberté. Merci.

 

© Geneviève.O
19-12-2016

Chez Ghislaine mots imposés : #1 – Lettre à Louis

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Ateliers chez Ghislaine #1

Pantin – perpétuel – assortiment – échange – plume – liaison – pétrifié – carte – relation – correspondance – couleur – regarder – personne – fouiller – retrouver.

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Bien cher Louis,
En ce jour, où pendant tout un mois tu n’as pu me donner de tes nouvelles, j’attends avec impatience, aujourd’hui de pouvoir te retrouver et entendre ta voix si sensuelle.

Notre correspondance quotidienne entame sa neuvième année. Je fouille dans ma mémoire, et nos mots échangés s’entrechoquent, gardent les mêmes couleurs des sonorités joyeuses, érotiques et voluptueuses, de ceux déposés sous la plume, relation écrite dont nous gardons en nous le secret de ces métamorphoses.

Sur la photo que tu m’as envoyée voilà très longtemps, j’ai en mémoire tes yeux, la forme de ton visage, le pli de tes lèvres. Je la regarde si souvent, m’imprègne de la personne que je pourrais voir en réalité.

Une liaison épistolaire, appelons-là comme telle, où nous nous sommes laissé envahir par nos écrits, nos rêves, nos fantasmes mutuels pour en créer de multiples histoires. Elles n’ont comme éditeurs que nous deux. La carte des vins des cépages où tu aimes tant te promener nous ont fait goûter le jus des fruits jusqu’à la lie. Nous sommes si gourmands dans ce domaine.

Cette joie unique et particulière, nous aimons les partager sur la table des plaisirs, dans tous les assortiments que la langue nous offre pour nos jouissances.

Il est bon de relire mes poèmes, tes récits où tu mêles avec beaucoup de talents, les lettres que tu utilises à ta guise. Tu transformes comme le magicien que tu es, ce qu’il adviendra de toutes ces rencontres imaginaires et de tous ces scénarii.
Les mots tu les soumets, ils deviennent pour toi de véritables pantins dont tu disposes à ta guise en fonction de ton immense imagination.

J’ai échangé sur le même mode et y ai ajouté mon grain de sel. Je reste ta muse, présent pétrifié par cette longue absence. Aujourd’hui, demain peut-être, ta voix résonnera dans le creux de mon oreille comme si tu étais à mes côtés.

Les minutes s’écouleront impitoyables pas de tristesse, juste le rappel que les moments restent  intacts, sans aucun droit sur le présent ni l’avenir. Le présent est une offrande perpétuelle que je reçois comme un cadeau venant de nous deux.  Merci Louis de savoir que tu es là. Merci de me le faire savoir.

Je frissonne à ressentir par les mots, ta main qui rejoint la mienne et la porte près de tes lèvres, dans ce fameux style vieille France comme tu aimes tant l’évoquer. Cela me plaît aussi. Je ressentirai ton souffle sur le dos de celle-ci, et nos yeux s’accrocheront l’un à l’autre sans aucun mot. Ce n’est pas nécessaire.
A bientôt mon tendre ami.
Ta douce muse.