La réunion des arbres (conte d’automne)

Je viens de reprendre ce texte sur mon ancien blog, dont quelques personnes qui me suivaient sur celui-ci l’auront déjà lu.

La réunion des arbres (conte d’automne) texte inspiré depuis un atelier d’écriture qui n’existe plus.

La réunion des arbres

Elles volaient, tourbillonnaient, emportées par le balai qui les poussait en un tas de plus en plus épais. Il faisait déjà froid pour la saison en ces terres de l’hémisphère Nord.

Les mains du balayeur étaient engourdies par le froid et surtout par le vent qui soufflait ce matin par rafales.

Les feuilles étaient toutes si indisciplinées. Il avait beau les récupérer, un souffle, une brassée et tout lui échappait.

Il vit un tourbillon plus important se former dans le sous-bois. Il releva le col de sa grosse canadienne qui lui avait été donnée qu foyer du centre de secours. Il grommela entre ses dents sur le mauvais temps. A sa grande surprise, ce qu’il vit devant lui en quelques minutes se former sous ses yeux, de cela il se jura qu’il le raconterait après son travail ce soir au café du village.

Il vit une longue jupe couleur rouille, des bras enveloppés de rainures brunes foncées, jaunes, rejoignaient un cou et un visage entourés d’une longue chevelure auburn.

Il se baissa, ramassa une bouteille de rhum vide à ses pieds.

Il songea que ce ne pouvait pas encore être les vapeurs de la veille qui lui donnaient des hallucinations.

Effectivement la forme quelque peu hésitante se mit en mouvement et s’avança vers lui d’une démarche fluide et aérienne.

 –         Bonjour murmura la voix, j’ai dû abandonner mon parapluie dans les fourrés, la grêle était trop forte et il s’est brisé, emportant avec lui mon cœur si fragile. Le coup me fut fatal, la branche s’est cassée, a heurté mon front, me laissant sur le chemin voilà bien longtemps. Personne ne m’a cherché, je n’existe que pour peu de temps.

 –         Voilà que j’entends des voix se dit l’homme surpris et embarrassé.

–         Je m’appelle Automne, et pour une fois je viens pour vous aider dans votre entreprise.

 –         Cela m’étonnerait lui dit-il d’un ton bougon, nous n’avons même pas été présentés, et même si vous êtes ce que vous prétendez, que me voulez-vous ?

En éclatant de rire, des feuilles se mirent à voleter autour de la forme humaine. L’automne n’en faisait qu’à sa tête. Et ce serait pour le pauvre homme bien du travail supplémentaire. La saison ne voulait rien entendre. Elle dansait autour de l’individu planté le long du trottoir abasourdi que des morceaux de plantes se mettent à lui parler.

Elle reprit de plus belle avec ces mots :

 –         Ce matin c’est la fête, tu vas avoir droit à un vœu, c’est l’été qui me l’a autorisé. Quelques rayons de soleil filtraient parmi les branches et les feuillages du grand saule qui se trouvait dans la propriété du coin. Ses longs bras venaient lécher l’eau verdâtre de l’étang, s’y baignant, plongeant également dans les profondeurs obscures de l’endroit.

 –         Je ne crois pas aux vœux, ils ne se réalisent pas, ce ne sont que des histoires de bonnes femmes.

 –         Tatata Monsieur, vous êtes là chaque année à accomplir les mêmes gestes et me maudissant en votre for intérieur de ces enveloppes qui viennent ainsi vous encombrer les pieds et le balai.  Je sais que vous aimeriez mieux me voir disparaître dans les flammes de l’enfer, ce qu’à bien des endroits sur terre vous réussissez bien, et ceci en signant votre droit à ne plus respirer d’air pur et en nous découpant à tour de bras sur toute la planète.

 –         Cela n’est pas mon problème, j’ai besoin de ce travail pour survivre, la saison est dure cette année avec tous ces changements climatiques. Que me voulez-vous finalement ?

–         Chuuuut ! …..fermez les yeux…..attendez un peu…..

Seul le vent sifflait à ses oreilles. Il n’avait pas peur. Dans son existence misérable, il en avait vécu bien d’autres.

–         Ouvrez les yeux maintenant, lui murmura la silhouette frémissante.

Il se retrouva entouré d’autres arbres animés qui s’agitaient dans tous les sens, plongés entre eux dans un bruit épouvantable de feuilles qui bruissaient. Il se rendit compte qu’ils tenaient conseil. Un grand chêne imposant et majestueux semblait être l’orateur principal. Ils avaient dressé une table en tronc d’arbres déracinés par les nombreuses tempêtes. Des fruits de toutes sortes y étaient déposés ainsi qu’une maison légèrement en retrait, de forme circulaire, tout en bois, tournant au gré des rayons solaires l’attendait, prête à s’y installer.

–         Voici ta nouvelle demeure souffla le plus grand dans la verdure.

Le balayeur n’osait y croire, parcourant les pièces une à une, les yeux émerveillés.

–         Pourquoi ? Je ne comprends pas ?

–         Nous nous sommes concerté et nous avons décidé de récompenser ton labeur particulièrement en cette saison. Voilà la raison. Es-tu content ?

–         Oui…….oui……bien entendu…..mais pourquoi moi ?

Il entendait sa voix en écho au-dessus des cimes des ramures, tant le silence s’était fait dense.

Un grand coup de vent, tout disparu. Il se retrouvait seul au milieu d’un parc, le balai à la main. Il s’était endormi sur un banc public. Il se leva, retourna vers son travail abandonné quelques minutes plus tôt. Il souriait. Ce soir au bistro, il aurait de quoi raconter aux copains.

© Geneviève Oppenhuis 25 septembre 2011

Illustration : Natalie Shau

Gazette de brindille du 20-04-2016

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Bon mercredi à tous et à toutes.

Je suis désolée de ne pas encore avoir rattrapé les derniers commentaires ni participé aux visites du Silent-Sunday de dimanche dernier.

J’ai pas fait le dernier Challenge image-citation de Gisèle, qu’elle m’en excuse.  Je suis très fatiguée. Effets secondaires d’un antibiotique actuel.

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Je viens à l’instant de recevoir les résultats d’une analyse, et vais devoir retourner chez le docteur. Je me sens épuisée. Je m’apprêtais d’ailleurs à retourner chez le toubib pour ce sommeil qui me terrasse depuis que je prends mon antibiotique.  En ce moment, j’ai froid, j’ai mal partout comme une grippe. Bref, c’est pas la grande forme.

J’ai très envie de fermer mon blog, car je me demande à quoi bon ?

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Pourtant en allant chez le dentiste hier, oui mes dents c’est presque terminé et les fausses sont magnifiques, j’avais fait quelques photos les premières du printemps sur les arbres, les feuilles, que du vert. Ceci depuis la clinique. D’ailleurs sur la première ici, il y a l’entrée des urgences de Bordeaux-Nord.  🙂  Je prends les raccourcis dans les couloirs pour arriver plus vite à l’extension dentaire de la clinique.

Ce matin, je lis que chez Bernie il fait au mois d’avril le lundi vert.  Comme j’avais préparé les clichés ce matin pour en faire un article et puis pour l’article j’ai laissé tombé, plus envie.

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J’ai trois chroniques en attente de livres lus. Dans ce domaine heureusement, je lis, je lis et je lis encore. Je dévore.  Je voulais tenir au courant les plus proches au niveau du blog sur brindillebis de pas mal de choses plus intimes et que je ne souhaite pas mettre en public. Je n’ai pas ce courage. Je me sens vraiment très fatiguée. J’ai le moral qui monte et qui descend. Je suis née comme cela, et la suite n’a rien arrangé. Toutefois, j’aime regarder le soleil dehors 🙂  Ce qui est affectif c’est en privé aussi.

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Photo insolite : Déjà de nouvelles feuilles ?

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En sortant en face du magasin, je me suis demandée en voyant de loin, que je n’avais jamais vu à cet endroit, un nid qui traînait. Et pour cause, il ne s’agissait pas de cela, mais d’une « poche »* poubelle, descendue du ciel.

Pfff !!! du n’importe quoi. Les gens n’ont aucune décence, aucune éducation, alors que dans cet immeuble, il existe des containers à cet effet.
J’ai d’abord ri, ensuite j’ai râlé, j’ai même râlé davantage en me disant que Monsieur Juppé allait recevoir cette photo. Je sais que les jardiniers communaux interviendront, ou même d’autres, mais voilà, la honte jusque là-haut. Je sais que des plastiques se promènent pousser par le vent, ici et là, dans les clôtures, dans les arbres, bref partout. Il n’y a donc pas que le cinquième continent qui flotte sur notre planète, mais aussi ces déchets que des êtres humains n’ont pas encore compris, qu’il fallait respecter soi-même et surtout les autres, et la TERRE.

Voilà une photo dénonciatrice, comme j’aime parfois les montrer, car cela m’agace au plus haut point. A propos de hauteur….

 

* Poche : terme utilisé dans la région. En Belgique nous appelons cela un sac poubelle. J’ai dû m’y habituer pour tout ce qui concerne cet outil usuel 🙂