Opération :
L’après m’absorbe, m’angoisse, me désintègre le cerveau, la pensée, l’ordre de celle-ci, qui jusqu’ici avait ses tiroirs, son rangement. Ses modes d’emploi structurés, c’est nécessaire, indispensable et vital, ceci depuis ma plus tendre enfance. Je me suis construite comme cela. Et là, boum, rien ne va plus. Deux doigts de pieds seront opérés ce n’est pas le pied.
J’ai dû acheter deux cannes anglaises pour ne pas déposer le pied droit qui sera enveloppé dans une chaussure déjà achetée, et le jour de l’opération, et le lendemain. Impossible de marcher avec ces deux cannes sur un seul pied. J’ai plus assez d’équilibre, et ensuite mon genou gauche est naze. Plus de ligaments antérieurs.
J’ai pourtant tant aimé danser et chanter ce folklore Hongrois, Israélien, Grec, Françaises, il y en avait tellement mais oui et aussi les danses Brabançonnes et Wallonnes de Belgique.
Une parenthèse une danse traditionnelle que j’ai dansée et chantée. Les garçons se pavanent pendant 2’50, c’est culturel pour montrer ce dont ils sont capables avant que les filles entrent dans le jeu de la séduction.
Pour revenir à ces cannes, ce matin, j’étais de passage à la clinique pour voir l’anesthésiste. Ensuite remplir des papiers, qui ne sont pas ceux donnés au début, et j’ai demandé au docteur qui va m’opérer, de passage chez sa secrétaire, comment faire ?
Une chaise roulante me dit-il. Oui bien entendu et lorsqu’elle ne passe pas dans l’appartement, parce que trop petit chez mon mari qui m’héberge en ce moment, que faire ? Pas de réponse. J’ai pris la solution d’essayer de marcher entre la chambre et les toilettes tous les jours, il va falloir, ne fut-ce qu’une journée à la clinique, et ensuite une seconde journée où il sera déjà peut-être permis de ne poser que le talon, et ceci très peu de temps. Quelques minutes. Ensuite, davantage et ainsi de suite. Avec après un truc froid congelé à mettre toutes les deux heures autour de la malléole. Et les médicaments. Le pied devra toujours être en l’air presque à hauteur du coeur, ce qui va me faire mal au dos, bonjour à l’hernie discale revenue faire coucou. C’est de ma faute ce truc là de : gyroscopique. Tant pis.
Je dois certainement cacher l’essentiel. Hier passage en revue avec monsieur de notre séparation et mise à plat de ce grand gâchis, pour moi, par manque d’amour d’avoir refuser de consulter un conseiller conjugal de sa part. Il n’a rien voulu faire pour nous deux, et de cela je suis si triste, pire que triste. J’ai pas le mot ou les mots. Non pas désespérée, c’est autre chose. Ne pas se sentir aimée et le sentiment du rejet fait partie de tout mon passé. Certaines personnes en connaissent des bribes et morceaux. Maman avant mon mariage, en 2004 m’a dit cette phrase assassine : « C’est ton père qui a voulu te garder« . Elle était à ce moment là enceinte de moi, au début, et je dérangeais tous les plans de mes futurs parents, de la famille de maman surtout. Elle m’a attendue dans l’angoisse d’avouer ce fait là, et a bien dû y passer. Elle venait d’une famille très bourgeoise catholique, et mon père venait d’ailleurs, à l’opposé d’elle, marié, en instance de divorce, protestant. Je ne suis pas encore au sentiment de rejet, ni de ne pas se sentir aimée par ses parents. Avoir des parents, lorsque je vous lis tous et toutes, comme les mots que vous écrivez sont remplis de cet amour inconnu par moi et que je connaîtrai pas. La filiation ascendante, je ne la connais pas. Je ne connais pas ce sentiment. Je ne connais que le devoir, le respect, et ce que j’ai accompli chez mes parents dont je n’ai pas à rougir. J’ai pu envers et contre tout réussir mes examens et arriver au niveau de votre BAC Français. J’avais un excellent bagage, merci aux institutrices et ensuite professeurs de mon lycée. Un grand merci pour ces connaissances.
Ecrire :
Je ne parviens plus à écrire mes émotions, mes ressentis, je me cadenasse de toutes parts. Je m’en fichais il y a une année de la pensée des autres et là, voilà que cela me tombe dessus de me dire que des pensées négatives me concernant où l’auto-flagellation est la meilleure tactique pour ne rien écrire.
Commentaires :
Je n’ai pas oublié. Je suis rentrée de la visite de chez l’anesthésiste après 14 heures. Il n’y a pas eu que cela sur place. Que d’administrations. C’est lourd, trop lourd et jamais rencontrés. Là, j’arrive au bout de l’écriture de cet article. Et le temps passe si vite.
A suivre…..pour un autre journal.